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En Octobre 2020, je suis allé présenter Solucracy aux participants du parcours Coopérations Fertiles. Je vous laisserais creuser le parcours qui est déjà intéressant en lui-même et ce qu'a pu vivre toute l'équipe.

Je tenais juste ici à partager une expérience faite dans un atelier de 2 heures que j'ai animé l'après midi pour sensibiliser à la difficulté d'établir une stratégie d'animation de territoire.

Un mandat

Après s'être répartis en 5 groupes de 5, ils ont dû réfléchir à la manière dont ils allaient assurer le mandat fourni par Kouinpomé, un village de 1200 habitants.

Leur mission, en un an, était d'aider le village à réparer son tissu social et lui redonner un peu de dynamisme.

Ils ont donc pu réfléchir par groupe, pendant 20mn et élaborer leur stratégie.

 

instructions

Créer des habitants

Ils ont ensuite mis leurs stratégies de côté pour participer à un petit exercice d'improvisation théâtrale et se créer un personnage chacun en déambulant dans l'espace, ajoutant peu à peu des traits de caractère, une histoire, une personnalité.

Puis, les personnages se sont mis à interagir, créant des conversations, une historique commune, et un tissu social tout frais issu de leur imagination.

4 conversations en binôme d'1 minute ont permis de donner plus de profondeur à tout ça.

habitants

(note: plusieurs d'entre eux ont mentionné que le nom choisi pour ce village fictif les avaient poussé plutôt dans des caricatures)
(note 2 : je n'ai pas trouvé personnellement, on a tous des caricatures dans nos villages, et certains personnages étaient vraiment réalistes :-) )

Tester les stratégies

Avec cette population toute neuve, nous avons pu ensuite tester ce qu'ils comptaient proposer au village de Kouinpomé.
Chose intéressante : j'ai dû rappeler le cadre d'interaction pour toutes ces personnes nouvellement arrivées, qui ne respectaient pas les règles d'écoute.

Nous avons essayé de présenter un projet et de faire un tour de parole, mais on s'est vite rendus compte que ça allait prendre trop de temps. Du coup, les 5 projets ont été présentés, et chaque habitant de Kouipomé a ensuite pu s'exprimer sur son projet préféré et les raisons de son choix.

C'est à ce moment que le processus pourrait être amélioré. Il a été difficile pour ceux qui présentaient le travail du groupe de sortir de leur personnage, et inversement pour ceux qui jouaient un personnage de ne pas juste voter pour leur propre projet.

Bilan

Ce petit exercice a permis de générer pas mal de prises de consciences, notamment sur le fait qu'on peut rapidement être hors sol lorsqu'on veut proposer quelque chose sur un territoire qu'on ne connaît pas, ou sur la nécessité de chercher à multiplier les approches et les modes de communication pour toucher une partie plus large de la population.

Je ne suis peut-être pas très objectif, mais à mon avis, cet exercice, en l'améliorant un peu, devrait permettre de tester et valider rapidement un plan de communication ou une stratégie de déploiement sans que les citoyens aient besoin d'en faire les frais. C'est une manière rigolote de créer son propre focus group.

Les participants à l'atelier avaient des profils sociologiques relativement proches et le fait d'imaginer des personnages a permis de générer une certaine diversité dans les avis, les moyens, les ressources, suffisamment pour que l'évaluation soit un peu plus critique.

A re-tester donc, mais c'était une piste très intéressante, tant au niveau pédagogique qu'en terme de construction collective.

Yannick Laignel