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Augmenter les possibilités pour l’écosystème
Un concept clé, développé en profondeur par Paul Krafel (dont vous trouverez le lien vers son livre en annexe), concerne l’utilisation des ressources dans les écosystèmes naturels. Chaque agent, qu’il s’agisse d’un animal, d’une plante ou d’un insecte, a besoin de ressources pour survivre. Cela se traduit par un apport en énergie (par exemple, des calories) et une dépense de cette énergie pour maintenir ses fonctions vitales.
  • Si la dépense d’énergie dépasse l’apport, l’agent ne peut plus survivre : il s’épuise et finit par mourir.
  • Si l’apport d’énergie est supérieur à la dépense, l’agent peut stocker cette énergie excédentaire. Cela lui permet de croître, de se développer ou de renforcer sa résilience.
Les écosystèmes se construisent précisément sur cet équilibre dynamique. Lorsqu’un surplus d’énergie est stocké dans le système, comme dans le cas d’un animal mort ou de matières organiques en décomposition, d’autres agents vont rapidement exploiter cette énergie. Par exemple, des charognards, des insectes ou des bactéries viendront récupérer cette ressource pour leur propre survie et leur croissance.
Ce processus d’exploitation et de redistribution de l’énergie est au cœur des écosystèmes. Chaque agent, en absorbant l’énergie disponible, contribue ensuite à la restituer sous une autre forme, directement ou indirectement, à l’environnement. Cette dynamique permet à l’écosystème global de croître, de se diversifier et de se renforcer grâce à l’interdépendance des agents qui le composent.
Ainsi, chaque action d’un agent dans un écosystème n’est pas isolée : elle alimente, d’une manière ou d’une autre, le fonctionnement et le développement de l’ensemble du système.
Prenons un exemple concret : sur une parcelle de terre nue, l'eau de pluie ruisselle, emportant progressivement le sol et causant de l’érosion. Cependant, si des graines viennent s’y déposer et germer, un processus de transformation peut s’enclencher :
  • Première étape : De la mousse peut se former à la base des jeunes pousses. Cette mousse retient l’eau, empêchant son écoulement immédiat, et crée un environnement humide favorable à d’autres graines.
  • Deuxième étape : Ces graines, maintenues en place grâce à la mousse, germent à leur tour. Elles produisent des feuilles, qui augmentent encore la capacité de rétention d’eau du sol.
  • Troisième étape : L’eau, au lieu de ruisseler uniformément, s’écoule le long des feuilles et se répartit sur une zone plus large, réduisant ainsi l’érosion et permettant à d’autres plantes de s’installer.
  • Résultat : Les racines des plantes nouvellement établies s’enfoncent dans le sol, stabilisent la terre, enrichissent l’écosystème, et facilitent l’apparition d’une végétation encore plus variée.
Ce mécanisme illustre un principe clé des écosystèmes : la vie s’appuie sur la vie. Chaque action d’un agent de l’écosystème (plantes, mousses, etc.) ne se limite pas à sa propre survie, mais contribue à augmenter les possibilités pour l’ensemble du système. En absorbant et en redistribuant les ressources de manière constructive, les écosystèmes créent des conditions favorables à la diversité et à la résilience.
En tant qu’êtres humains, nous nous sommes en grande partie déconnectés de cette dynamique. Nous exploitons souvent les ressources sans chercher à les restituer d’une manière qui profite au reste de l’écosystème. Une grande partie de l’énergie que nous consommons est ainsi perdue pour le système global, sans bénéfices pour l’environnement.
La posture à interroger est donc la suivante : comment pouvons-nous, en tant qu’agents, utiliser les ressources de manière à les restituer au système pour qu’elles enrichissent l’écosystème et augmentent les opportunités pour tous ? Cela implique de concevoir nos actions et nos usages non pas uniquement pour notre bénéfice immédiat, mais pour celui de l’ensemble des systèmes naturels et humains qui nous entourent.